Boulevard Durand est une pièce de théâtre écrite en 1960 par Armand Salacrou qui retrace l'affaire Jules Durand. elle a été montée par André Reybaz au Centre dramatique du Nord à Arras et créée au Havre en 1961. Elle a été reprise la même année au théâtre Sarah-Bernhardt à Paris
En 1910, pour faire triompher les revendications des ouvriers qui déchargent le charbon dans le port du Havre, le secrétaire du syndicat - Jules Durand - organise une grève. Roussel l'homme de confiance du directeur, réussit quand même à recruter sur place la main-d’œuvre nécessaire. Parmi ces « jaunes » ou. « renards » comme on dit dans le métier, il y a Capron. Un soir, dans l'ombre des quais, Capron se prend de querelle avec des grévistes ivres qui l'assomment. Ce ne serait qu'un fait divers banal si Roussel ne voyait dans cette mort l'occasion de discréditer Durand dont l'action idéaliste inquiète le patronat havrais : « l'affaire Durand » commence, car tous les moyens seront bons, si bons même que Durand sera condamné à avoir la tête tranchée pour un crime qu'il n'a ni commis ni pu commettre. L'aventure n'est que trop réelle : il a fallu huit années pour parvenir à innocenter Durand, mais entre-temps la monstruosité de cette injustice lui avait fait perdre la raison.
Armand Salacrou évoque avec une bouleversante intensité la tragédie de cet homme simple écrasé par le destin.
«Boulevard Durand est l'histoire d'un procès et d'une erreur judiciaire dont j'ai connu plusieurs des héros.
Jules Durand, secrétaire de syndicat, fut condamné à mort en 1910. Cette condamnation bouleversa le monde entier. Une campagne pour la révision du procès fut entreprise. Jules Durand fut reconnu innocent, mais il était, entre temps, devenu fou de douleur. En 1956 on inaugura au Havre, sa ville natale, un boulevard portant le nom du martyr. Boulevard Durand est une chronique qui raconte la vie de cet homme et de sa famille, avant, pendant et après le procès. À quels scandales peuvent mener certains égoïsmes, comment le mensonge conduit au crime, combien les complaisances sont coupables, voilà ce que nous rappelle, me semble-t-il, la vieille affaire Jules Durand, et aussi qu'une seule attitude est digne d'un homme, devant la vérité : celle d'ouvrir les yeux et de dire cette vérité. Pour la première fois dans ma vie d'écrivain, j'ai le sentiment d'avoir écrit ce que j'avais exactement envie d'écrire, et c'est l'esprit apaisé que j'ai terminé ce livre.»
Pour savoir plus :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/nouveau-repertoire-dramatique-boulevard-durand-presentation